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Cet homme, dans le métro, il n'avait pas l'air exceptionnel. Pourtant, elle l'avait remarqué. Elle avait eu le temps de le détailler, de haut en bas, elle aurait pu apprendre par coeur le moindre détail de son corps, il n'aurait rien remarqué.
Il avait les ongles un peu rongés, la peau matte, à cause du soleil, un grain de beauté, sur la main. Il avait les cheveux courts, rasés, la barbe que n'importe quel homme de cinquante ans a déjà quelques heures après s'être rasé, il devait le faire tous les matins -elle en était sûre-, il portait des habits simples. Une chemise, bleue, et un jean.
Ses yeux étaient bruns -elle eu à peine le temps de le remarquer, entre deux baillements-.
Il était debout, appuyé sur la porte fermée, ondulant sur les rails, synchronisé avec tous ceux qui l'entouraient, finalement.
Puis, une femme, brune, les cheveux longs, noirs, en fait. Des yeux verts, terriblement profonds. Le regard ailleurs, par la fenêtre, suivant les gouttes de pluie sur la vitre sale.
Cette femme, qui ressemblait étrangement à quelqu'un qu'elle avait déjà vu, ailleurs, quelque part, n'importe où. Elle l'a croisé, elle en était sûre.
Ces yeux, brillants et sombres à la fois.
Puis le noir du tunnel. L'arrêt, la gare, le départ, le tunnel, les rails.
Les sifflements, les renifflements, les mots, les milliers de mots qui sont en suspend dans les couloirs, arrêtés par on ne sait pas trop quelle force.
Tout ce qui est dit dans les couloirs du métro y reste.
Les publicités, les slogans, gravés sur les murs, gravés dans leurs yeux.
Et gravés sur le visage de l'homme, des rides. Des slogans, ses slogans à lui. Au coin des yeux -celles qu'elle trouve belles-, quand il regardait jusqu'où il était allé.
Et puis, rien.
Plus rien.
Même pas cet enfant, devant elle. Ni son frère, ni sa mère. Ni les centaines d'autres personnes tassées dans le ventre de la chenille.
Personne.
Commentaires :
ninoutita |
C'est beau. Pardon de te faire un compliment, vu que t'aimes pas ça, mais tant pis.
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à 19:03