Ma mère aimait ma bite => http://injuste.info

Revoir les personnes que l'on cherche a éviter, ou plus sincerement, a oublier, a effacer.

Les apercevoir, et se dire, non, c'est pas vrai, c'est pas lui. Et puis, si, c'est bien lui. Je veux rentrer a la maison, je veux rentrer MAINTENANT a la maison.

Detourner les yeux, regarder ailleurs, faire semblant d'etre heureuse, de rire, de sourire jusque la, embrasser ses amis, s'occuper des gens les plus pres physiquement, pour detourner au mieux son attention de la bete noire.

Se repeter que, non, j'ai rien a me reprocher, c'est moi qui l'ai jetté, c'est lui qui m'a insulté (je suis la honte du Liban, trop bien \o/), et je n'ai rien répondu, moi. Fiere. Hautaine, ouais. Rien a foutre.

Le croiser, regarder droit devant, loiiin, garder la tete haute, ne surtout pas baisser les yeux ou oser detourner le regard vers la droite ou la gauche. Toujours regarder loin devant. Par la.

Ignorer le moindre geste, le son de sa voix, ses mots, ses conneries, essayer de se calmer, ne pas deverser toute sa haine du monde sur ce pauvre mec. Regarder ailleurs, faire autre chose. Essayer de ne pas influencer les autres. Ne pas leur dire que, si, si, il est _vraiment_ stupide. Mais oui, il est gentil, mais oui, il a pas l'air méchant, il est juste niaiseux, ou alors, trop niaiseux pour que je le supporte encore une fois.
Non, j'ai donné.
Non, je regrette pas.

Bon ok, si, si, je regrette, j'aurais pas du, mais, bordel, mes yeux aveugles, j'ai raté la cible, c'etait pas lui le bon, pas du tout, le bon je l'ai trouvé trop tard, et pour rien. Pour perdre mon temps, ah, ca, je suis douée. On dira pas le contraire.

Non, sans déconner, je regrette pas ce que j'ai fait, non, je regrette de pas avoir eu le temps de faire autre chose apres, en fait. Enfin, c'est compliqué, et je veux pas reexpliquer ce passé la, ca n'a pas/plus d'importance. En fait, si, ca en a, ca en a beaucoup, vraiment enormement, mais, non.

Le recroiser apres un an, apres beaucoup de choses qui m'ont fait changer, et, pas vraiment en bien pour lui, j'ai cultivé n'importe quel rancoeur sur ce pauvre type.
C'est mon bouc emissaire, ouais, mon bouquet misere, mais, je me defoule qu'anonymenent sur lui, sans que personne ne le connaisse, sans que personne soit la, meme pas lui, sans rien dire, parfois, j'avais trouvé la solution.
Enfin, on va me dire, il t'a rien fait. Non, c'est vrai. Au final c'est lui qui a du souffrir, et moi, ca m'a fait du bien, parce que j'ai trouvé ce/celui que je devais trouver, apres.
C'est un plaisir sadique de loin, un sadisme sans blessure physique ni morale. Un fantasme sadique, peut etre.
Je sais pas.

Mais, soudain, le revoir, encore une fois, par hasard, le recroiser, embrasser son meilleur ami avec qui on est encore en bon terme, salut, tu vas bien. Puis, apres quelques verres, ecouter ce qu'il dit, et se moquer, toujours, mais moins silencieusement que d'habitude.
"On ne vit qu'une fois", il dit. Et moi, loin d'un metre ou deux, je lance un "OUAIS STROP VRAIII" qui le fait se retourner, et, le sourire jusqu'aux oreilles qu'il arbore(parce que lui il a envie qu'on se recause, couillon) me fait lui lancer un "Bonsoir" auquel il repond. Et puis je me retourne.

Et, bordel, monsieur trouve pas de fille avec qui danser, et il se trouve que, mademoiselle danse avec son frere (ouais, ouais, moi et mon frere, Pump It Up pawah), donc monsieur vient tourner autour, tente une approche, je me retourne, je cours ailleurs, "AH T'ES LA TROP BIEN TU DANSES ?", secouer la tete, remuer ses cheveux dans tous les sens pour faire semblant de ne pas voir qu'il est a un metre et qu'il me regarde.
Danser avec Jack, remuer en face de Laurent, contre Jeffrey, en face de l'un ou de l'autre, n'importe qui (meme mon frere !), sauf LUI.

Courir sur le balcon prendre l'air quand l'anglais devient arabe, et se faire attraper la main, se retourner, et se dire "oh merde", puis se rendre compte qu'il veut danser, avec moi, bordel, trouve toi une fille, va te faire voir ailleurs, je sais pas, mais, non, pas moi.

Chercher des excuses "je danse pas l'arabe, ce soir", "je suis fatiguée", "je sors prendre l'air, j'ai super chaud la", voir que Ralph me regarde essayer d'enlever mon bras de ses mains, le carrelage est trop glissant, mes chaussures n'adherent pas du tout, le supplier rien qu'avec les yeux de venir me sortir de la.

Ralph approche, il vient, je m'agrippe a lui, a son torse, a ses bras, je lui fais comprendre sans rien dire que ce con me colle, et que, pitié sors moi de la.
Il me sourit, et me tient par la main jusqu'au balcon, laissant l'autre sur place, me demande si ca va, je lui dis merci, je l'embrasse, et je comprends pourquoi je l'aime.

Ces deux la sont si différents, je méprise l'un et j'adore l'autre, et pourtant, entre eux, il n'y a pas eu de "vide"... Enfin, ouais, je suis "passée de l'un a l'autre" et puis de l'autre a l'un sans pause, et j'ai fait l'erreur de me tromper (oui, je sais ca veut rien dire) la premiere fois. Fallait pas boire sept bieres sans manger de la journée, hein, fallait pas l'emballer. Fallait pas que Ralph soit aussi comprehensif avec moi. Fallait pas qu'il m'aide a ce que tout se passe au mieux entre l'autre et moi. Fallait qu'il me retienne. Fallait pas qu'il se prive de m'embrasser au milieu de la Mediterranée, fallait pas qu'il me prive.

Je lui en veux pas, non, au contraire, j'ai pu me rendre compte que, niveau illusionniste, je suis pas mal, j'arrive meme a me faire croire que je suis heureuse et amoureuse.

Mais bon, quand on se rend compte que c'etait son premier vrai Amour, bah, ca fait mal.

Surtout quand je me rends compte que je l'ai laché pour un loser.

Et la, t'as beau etre aussi fiere que moi, tu regretteras toujours d'avoir perdu ton temps avec celui la plutot qu'avec l'autre.

Et merde.

Le pire, c'est de s'en rendre compte une semaine avant de rentrer en France.

Ca tue les projets.